Pythagore (-570 à -575)
Pythagore (-570 à -575) est un mathématicien, philosophe et astronome grec, principalement connu pour ses travaux en géométrie. Dans sa jeunesse, il suit les cours de Thales puis voyage dans tout le Moyen Orient afin de compléter son instruction. Il séjourne à Babylone parmi les adeptes de Zoroastre mais c’est à Thèbes en Égypte, où il reste plusieurs années, qu’il reçoit sa véritable initiation, assortie d’un régime des plus rudes sur le plan physique. Il doit se soumettre à des épreuves de natation, franchir des murs de flammes, s’exercer à la privation de nourriture où séjourner dans des lieux arides et désertiques, tout en continuant d’étudier. Il aurait même accepté d’être circoncis. De retour en Grèce, il souhaite professer dans sa ville natale Samos mais il n’y trouve pas d’auditeur. Il se rend alors en Italie et s’établit à Crotone où il fonde sa propre école. Pythagore rapporte de ses voyages la connaissance de l’obliquité de l’écliptique et enseigne aux romains que leurs deux étoiles du matin et du soir, Vesper et Lucifer, ne sont qu’un seul et même astre, la planète Venus. Il n’admet pas l’irrégularité de la course des planètes qu’il considère comme le lieu de séjour des dieux et qui, à ce titre, ne saurait être imparfaite. Il est probable que si les astronomes ont longtemps considéré à tord que les orbites planétaires étaient circulaires et leur mouvement régulier, ils le doivent à la vision pythagoricienne. Ce dernier professe en outre que la Terre est ronde et qu’il est concevable qu’elle puisse tourner sur elle-même. Sa cosmologie consiste en douze sphères distinctes: la sphère des étoiles ou firmament, puis les sept sphères planétaires, la sphère du feu, de l’air, de l’eau et enfin le globe de la Terre.
D’après Plutarque, Pythagore croit à la pluralité des mondes et prétend que les autres planètes sont habitées, tout comme la Terre. Il étudie la musique dont il établit, grâce aux mathématiques, une théorie définissant des proportions pour les accords. Il enseigne que l’ordonnancement des astres répond aux mêmes règles. Par exemple, il affirme que si la distance de la Terre à la Lune est égale à un ton, celle séparant la Lune de Mercure est d’un demi ton, comme celle séparant Mercure de Vénus, alors que celle de Vénus au Soleil est d’un ton ½. Ainsi de suite avec les autres planètes, jusqu’à obtenir l’octave de sept tons. Ces rapports de distances qui s’avèrent totalement faux soulignent l’acharnement des Grecs anciens à vouloir tout généraliser et définir par des règles. Pythagore prétend enfin que le corps est sourd et aveugle et que seul l’esprit peut entendre et voir. Il pense que l’esprit ne s’élève que s’il arrive à se détacher des liens corporels. Des découvertes archéologiques ont fait apparaître que les Babyloniens possédaient des connaissances avancées en géométrie, ce qui suscite quelques interrogations à propos de découvertes attribuées à Pythagore.
Une de leurs tablettes d’argile, baptisée « Plimpton 322 », datée d’environ trois mille sept cents ans et donc bien antérieure à l’époque ou vivait Pythagore, comporte quinze exemples de triangles rectangles dont les côtés ont pour longueur des nombres entiers. Cette découverte laisse supposer que Pythagore, à travers le théorème qu’on lui attribue, n’aurait en fait que repris les connaissances acquises durant ses voyages initiatiques. On classe les disciples de Pythagore, parfois comparés à une secte, en trois catégories: Les aspirants, les inspirés et les divins. Ils pensent que le but suprême de l’homme est d’atteindre le commerce intime avec Dieu, par le chant, le recueillement, la prière, ainsi que par une sévère discipline accompagnée d’un silence de plusieurs années, puis par la contemplation des cieux. Tous ces exercices doivent permettre de surmonter les passions qui troublent l’âme afin d’y établir une paix et une harmonie semblables à celle des astres. On retrouve dans ces préceptes l’influence du régime éducatif drastique que reçut le maître en Égypte. « Les deux mots les plus brefs et les plus anciens, oui et non, sont ceux qui exigent le plus de réflexion », » disait Pythagore, en se définissant non pas comme un sage mais plus humblement comme un « ami de la sagesse ».