Egypte (-3000 env)

Les Égyptiens fabriquent très tôt des calendriers. Outre leurs talents de bâtisseurs, ils forment un peuple à vocation agricole. Les terres fertiles qui bordent le Nil leur permettent de nourrir la population et d’effectuer de nombreux échanges commerciaux avec leurs voisins. Leur agriculture voit cependant ses rendements fortement tributaires des caprices du fleuve. Les crues apportent des alluvions qui donnent sa richesse à la terre mais elles peuvent également causer de violentes inondations et d’énormes dégâts aux cultures de céréales. Elles engendrent de graves famines considérées alors comme des malédictions. Les crues du Nil durent approximativement quatre mois. Elles sont le résultat de la saison des pluies qui touche la partie supérieure de son cours, en aval du lac Victoria au sud du Soudan (située à plus de 6.000 km de son delta). Les études hydrologiques montrent en effet, qu’avant la construction du barrage d’Assouan, qui joue un rôle de régulateur, son débit pouvait enregistrer des écarts d’une amplitude de un à quinze. Ce qui correspond à des débits d’environ 500 m3/s fin avril-début mai et de plus de 8.000 m3/s fin aout-début septembre. La prévision de ces crues est donc vitale pour le peuple égyptien. C’est à partir de cette nécessité qu’est développé un calendrier qui intègre trois phénomènes: le lever héliaque* de Sothis (Sirius), les crues du Nil et le solstice d’été.

L’année du calendrier égyptien compte trois cent soixante jours, divisés en trois saisons: akhet (inondation), peret (germination), chemou (récolte), de quatre mois chacune. Les années sont comptabilisées à partir du début du règne du pharaon en place. Le premier jour de l’année est fixé au premier jour de la crue du Nil (20 juillet de notre calendrier). Lorsque les astronomes s’aperçurent que le lever héliaque de Sothis ne correspondait avec le début de leur année qu’exceptionnellement,  ils en ramenèrent la durée à trois cent soixante-cinq jours. Ci-contre, extrait de l’Égypte ancienne de Champollion.

* Lever héliaque: moment où un astre apparait le matin au dessus de l’horizon dans la direction du Soleil levant