Amérique (-2600 au XIV siècle)
Avant d’aborder l’astronomie grecque, édificatrice majeure de cette matière en tant que science, regardons outre Atlantique. Les événements y sont postérieurs mais, compte-tenu de l’évolution des différentes civilisations, il me parait préférable de les assimiler à la période antique. Bien qu’apparue il y a deux mille six cents ans, la civilisation Maya ne connait son apogée qu’au cours des premiers siècle de notre ère.
En astronomie, les Maya ont réussi à recueillir des données précises sur les mouvements du Soleil de la Terre et de Vénus. Ils ont construit des observatoires et ont su orienter leurs temples d’après des considérations astronomiques (équinoxes, solstices). Leurs observations sont soigneusement notées dans des codex et leur maitrise du calcul leur permet d’obtenir une précision remarquable. Par exemple, il évaluent la durée de l’année solaire à 365,242 jours (durée vraie: 365,242190517 jours). Pour les cycles lunaires, leurs calculs s’avèrent tout aussi précis, ils estiment la durée d’une lunaison à 29,53 jours (durée vraie: 29,530588 jours). Il utilisent une numération particulière basée sur un système positionnel, vigésimal (base vingt) et ont déjà introduit un zéro qui cependant ne peut être pris en compte au niveau des opérations de calcul.
Les Mayas croient que l’Univers est constitué de trois parties: la Terre qu’ils pensent plate, le ciel composé de treize strates, et le « monde inférieur », composé de neuf strates. Leur calendrier civil compte 365 jours, divisés en 18 mois de 20 jours + 5 jours. Basé sur le cycle solaire, il sert surtout à l'agriculture. Les Amérindiens, tout comme les Indiens, sont attachés à une multitude de croyances, notamment celle que tout est régi par des cycles. Ils pensent que le Monde d’avant le leur, a été crée et détruit quatre fois, ce qui les conduit à situer la fin de leur monde (le cinquième) vers le XVIème siècle, époque qui coïncidera avec l’arrivée des conquistadors. On peut à ce titre supposer le trouble que cette apparition suscita parmi ce peuple. Les Mayas utilisent également un calendrier religieux comptant 260 jours (13 périodes de 20 jours). Chaque jour y est représenté comme un dieu et les treize périodes oxlahuntiku prennent la figure de treize divinités vivant dans les treize strates du ciel. L’utilisation simultanée de deux calendriers fait apparaitre une coïncidence tous les cinquante deux ans, ce qui détermine la durée du siècle maya. L’astrologie tient une place prépondérante et tout comme dans nos horoscopes, le signe sous lequel nait un Maya, est sensé déterminer son présent et son devenir.
On ne peut ignorer également la place que tient la planète Vénus, mythologiquement rattachée à Quetzalcóatl, la plus importante de leurs divinités. On raconte que, Quetzalcóatl tombé amoureux de son propre frère, Tezcatlipoca, ne put assumer cette situation et décida de s’immoler. Venus symbolise son cœur encore brûlant qui ère dans le ciel à tout jamais. Pour les Mayas il n’y a pas de confusion, cet astre brillant est bien le même apparaissant tôt le matin ou le soir au coucher du Soleil. Les astronomes calculèrent sa période synodique* et lui attribuèrent une durée de 584 jours (durée vraie: 583,921361 jours), ce qui montre encore l’extraordinaire précision de leurs calculs. La question que pose la complexité des calendriers Mayas semble se réduire au constat qu’il revenait aux prêtres de déterminer les dates précises de tous les moments importants de la vie de leur peuple. Leur pouvoir dépendait donc de cette maîtrise. Tout naturellement cette complexité de leurs travaux, limitait aux seuls initiés, l’accès aux connaissances astronomiques et leur octroyait un indéniable ascendant sur les peuples.
* La période de révolution synodique correspond à une période de révolution apparente de l’objet considéré, par rapport à la position du Soleil. Dans le calcul de cette période, la rotation de la Terre autour du Soleil, n’est pas prise en compte.