Ulugh Beg (1394-1449)

Ulugh Beg (1394-1449) est né en Iran. Son grand père Tamerlan y a fondé un empire colossal et s’est établi à Samarkand où il fait venir les plus grands savants de son temps. Il a aussi crée une académie des sciences qu’il dote d’une bibliothèque renfermant de nombreux ouvrages rares et précieux. Il a acquis ces livres autant en orient qu’en occident avec lequel il entretint de bonnes relations diplomatiques. Le père d’Ulugh Beg, Shah Rukk, règne sur le Khorassan. Il nomme son fils gouverneur de Samarkand, mais ce dernier s’avère bien plus attiré par les sciences que par l’exercice du pouvoir. Disposant d’une multitude d’ouvrages, il s’initie à l’astronomie et plus généralement à l’étude des sciences exactes. Il fait établir dans sa ville un collège où les astronomes Djijath Edin Djimshid, Cadizède Rumaeus et Alkush Dji, se succèdent pour établir des tables astronomiques qui portent le nom de « tables d’Ulugh Beg ».

Traduites en persan et en latin, elles resteront très longtemps en usage. La position des étoiles y est déterminée avec un instrument dont les dimensions sont gigantesques en comparaison avec ceux utilisés jusqu’alors. En effet, Ulugh Beg fit creuser son quart de cercle, dont le rayon atteignait une quarantaine de mètres, à même le sol. Il nous reste encore, des vestiges de cette construction qui servit également à la réalisation de tables des mouvements du Soleil, de la Lune et des planètes. Ces dernières ne furent pas immédiatement diffusées bien qu’elles aient comporté des résultats très proches de la réalité, comme l’illustre le tableau ci-contre. La colonne encadrée de bleu indique les résultats d’Ulugh Beg, celle de droite donne les valeurs vraies.

Comme presque tous les astronomes de son temps, Beg était aussi astrologue. Il fut même la malheureuse victime de ses propres croyances: observant les combinaisons planétaires, il finit par arriver à la conclusion qu’il allait mourir par le poignard, assassiné par Abdellatif, son fils ainé. Il transfère alors l’essentiel des pouvoirs de ce dernier à son cadet Abdel Aziz. Le frère ainé fut si vexé, qu’il s’insurgea contre son père et leva contre lui une armée. Le combat fut en défaveur du père, mais Beg n’imaginant pas que son fils put lever la main contre lui, finit par le rejoindre à Samarkand. Leurs relations sont en apparence préservées. Pourtant, quelque temps plus tard,  Abdelatif fait sournoisement assassiner son père pendant qu’il se promenait au bord d’une rivière. L’assassinat de Beg est peut-être bien la réalisation d’une prédiction, mais il induit surtout des conséquences bien plus graves. En effet, il marque de manière irréversible le déclin des travaux astronomiques et mathématiques de tout l’orient islamique.