Regiomontanus (1436-1476)

Johan Muller (1436-1476) dit "régiomontanus" est né à Unfinden enFranconie. Enfant précoce, dès onze ans il commence ses études à Leipzig, puis il se rend à Vienne où il devient un protégé de Georges de Purbach. A vingt et un ans, il obtient son diplôme et peut enseigner. Il étudie l’œuvre de Nicolas de Cues mais il rejette l’idée de l’héliocentrisme. Il se penche sur les travaux d’Al Battani et s’intéresse plus particulièrement à sa trigonométrie. Son maitre disparu, il s’installe pendant cinq ans à Rome auprès du cardinal Johannes Bessarion. Abandonnant le système sexagésimal, il établit une table des sinus calculés sur la base d’un cercle de rayon unité. La trigonométrie lui parait suffisante pour expliquer le mouvement des étoiles. Il se rend à la cour du roi Mathias Ier de Hongrie où il rédige de nombreuses tables et  fabrique des instruments, astrolabes et cadrans solaires.


En 1471, de retour à Nuremberg, il se fait construire un observatoire personnel et publie les résultats de ses recherches. Il est aidé par Bernard Waltherus, un riche amateur d’astronomie qui ouvre une imprimerie dédiée aux ouvrages scientifiques et qui finance la fabrication d’instruments. Célèbre dans toute l’Europe, il est appelé a Rome en 1475 par le pape Sixte IV qui désire le consulter pour une réforme du calendrier.

Peu après son arrivée en Italie, il meurt dans des conditions obscures. Les causes de sa mort varient selon les historiens. Pour certains, il fut empoisonné par le fils de Georges de Trébizonde (philosophe et secrétaire pontifical, né en Crète en 1396, mort à Rome en 1472), dont il aurait publiquement humilié le père en critiquant ses traductions de Ptolémée et de Théon d’Alexandrie; pour d’autres, il serait mort de la peste, suite à une épidémie sévissant alors à Rome et historiquement confirmée.

En 1472, Regiomontanus note l’apparition d’une comète dont la queue s’étend sur plus de  30° de longueur. Cette comète dotée d’un mouvement initialement à peine perceptible, semble fortement s’accélérer de telle sorte qu’à son passage au périhélie (le point le plus proche du Soleil) elle effectue un parcours de plus de 30° en vingt quatre heures. (Le moment du passage d’une comète au périhélie est très important, il sert à fixer sa longitude à cet instant précis). Deux cents ans plus tard, il s’avérera que cette comète sera identifiée comme n’étant autre que celle de Halley, dont Régiomontanus est donc le véritable découvreur.

Regiomontanus se passionne également pour la médecine et il publie des traités d’astrologie, à laquelle il croit fermement. Ci-dessous, une illustration de ses travaux destinés à mettre en relation différentes parties du corps humain avec les signes zodiacaux. Dans ce même ouvrage il tentera d’établir une relation qui existerait entre les phases de la Lune et les périodes les plus appropriées pour effectuer des saignées. Comme on peut le déplorer, les plus grands savants de ce début du XVème siècle ne sont pas épargnés par tous types de croyances. La crédulité dont ils font preuve, témoigne de cette dualité qui inexorablement perturba les esprits et n’épargna même pas les plus brillants d’entre eux.

Table des éclipses de la Lune par Regiomontanus, publiées dans l'imprimerie que fonda Bernard Waltherus à Nuremberg.