Johannes de Sacrobosco (1244-1256)

John of Hollywood, dit « Sacrobosco » (bois sacré), (1244-1256 ?) ne déroge pas à la règle. Comme c’est le cas pour une majorité des savants de l’occident médiéval, son œuvre est mieux connue que les différentes périodes de sa vie, pour lesquelles on ne dispose quasiment d’aucun élément. On sait simplement qu’il est anglais, probablement originaire du Yorkshire et qu’il a enseigné le quadrivium à Paris à de jeunes élèves, en tant que clerc tonsuré rémunéré par l’église. L’université parisienne est alors essentiellement versée dans la diffusion de savoirs philosophiques et théologiques. Sacrobosco y apparait comme assez indépendant en particulier dans son utilisation des mathématiques pour aborder l’étude des sciences, ce qui le démarque de l’approche aristotélicienne, alors considérée comme la seule envisageable. Ses élèves, très jeunes, âgés de quatorze ou quinze ans, l’incitent à innover également sur le plan pédagogique

Son traité "Algorismus " explique l’utilisation de la numération arabe et des algorithmes, alors que la numération romaine est encore généralisée. "Tractatus de quadrante", un autre ouvrage, décrit les quadrants de hauteur (quarts de cercles) utilisés pour mesurer la position des astres. Son œuvre majeure, connue sous le nom de "Traité de la sphère ", sera lue jusqu’au début du XVIIème siècle. Elle est, toute proportion gardée, un des premiers « best-sellers » scientifique. Elle reprend une description du système de Ptolémée et témoigne de la connaissance qu’avait l’auteur des astronomes arabes ainsi que des principaux grecs anciens. Cette œuvre qui s’apparente à une compilation, ne comporte pas vraiment de nouveautés. Bien qu’elle nous apparaisse élémentaire par rapport à l’Almageste, auquel elle se réfère, « la sphère » est significative d’un effort de vulgarisation assez surprenant pour l’époque. Elle est le premier véritable traité d’astronomie que l’Europe a produit. Elle rend abordable les principaux savoirs développés par Ptolémée, quasiment inaccessibles pour un simple étudiant sous leur forme originale. Sacrobosco rend l’astronomie attractive grâce à la clarté de son exposé. Un autre de ses ouvrages moins connus est le "Compotus " , long exposé sur le calendrier et son utilisation religieuse et civile. Il y fait apparaitre les imperfections du calendrier julien en référence avec la durée de l’année solaire et propose de décompter un jour tous les deux cent quatre vingt huit ans (en réalité ce décompte est faux, en raison de la prise en compte d’une durée inexacte de l’année solaire. Notre calendrier actuel ne nécessite ce décompte d’un jour que tous les quatre cents ans). Sacrobosco marquera l’histoire bien plus par son rôle professoral que par des découvertes imputables à un véritable astronome observateur.