Joseph von Fraunhofer (1787-1826)
Joseph Von Fraunhofer (1787-1826) est né à Staubin en Bavière, il est fils d’un vitrier qui a déjà perdu sept de ses onze enfants à leur naissance. Joseph doit aider régulièrement son père à la taille du verre et ne peut pas suivre une scolarité régulière. A douze ans, il est orphelin et devient apprenti chez un artisan tourneur sur bois. Comme il ne peut soutenir le travail physique, trop dur pour sa constitution, il entre au service d’un certain Wieshselberger, tailleur de verre à Munich. Très exigeant, ce dernier lui confie des tâches ingrates et ne lui autorise aucune absence. Il lui interdit même de se rendre à l’école du dimanche, seul lieu où Joseph peut s’instruire. Le jeune homme est forcé d’étudier en cachette pendant la nuit. Un drame va faire évoluer cette situation: deux maisons, dont celle de Wieshselberger, s’effondrent et ensevelissent leurs habitants, dont la propre épouse de ce dernier. Joseph s’en sort indemne, tiré des gravas après quelques heures de recherches. L’électeur Maximilien-Joseph (futur Roi de Bavière, Maximilien Ier) venu sur les lieux du sinistre, remet dix huit ducats à Fraunhofer et l’assure de sa protection. Joseph Utzschneider, homme politique et entrepreneur qui vient de quitter son poste de conseiller et qui projette d’ouvrir une fabrique d’instruments optiques, est également présent. Il aidera Joseph à reprendre ses études, après que ce dernier ait utilisé les ducats de Maximilien pour racheter les six années de contrat qui lui restaient à effectuer et acquérir deux machines à broyer et tailler le verre. Fraunhofer, n’ayant pas de ressources sûres, prit un emploi chez un imprimeur, mais il ne gagnait pas assez pour financer ses expériences et dut revenir, à contre cœur, travailler comme journalier chez son ancien maitre d’apprentissage.
En 1806, Joseph d’Utzschneider et son associé Georg Von Reichenbach ouvrent enfin leur fabrique. Ils font appel à Fraunhofer pour le polissage des lentilles de verre. Reichenbach qui a fait des stages à Londres, chez Ramsden et Dollond, partage ses précieux savoir-faire avec Joseph. A la demande d’Utzschneider, Fraunhofer rencontre Pierre-Louis Guinand, verrier suisse réputé, qui l’initie à la composition chimique des différents sortes de verres. Fraunhofer devient verrier qualifié, associé aux bénéfices de l’entreprise à hauteur d’un tiers. Les fabrications s’étoffent. En 1809, le catalogue de l’atelier propose des télescopes, microscopes, lunettes d’opéra, loupes et héliomètres. Fraunhofer écrit un mémoire sur l’aberration de la lumière dans lequel il décrit une machine de son invention, destinée au polissage des surfaces à segments parabolique. Il a découvert un moyen de donner le poli le plus fin, sans altérer la forme de la surface des miroirs. Il apporte également des améliorations à la fabrication du Crown Glass au point de produire un verre de qualité supérieure au verre anglais. Lorsque Reichenbach se retire, Fraunhofer devient associé à parts égales. Durant tout ce temps, il n’a cessé de parfaire ses connaissances en mathématiques, physique et astronomie. En 1813, il fait déjà beaucoup de recherche. Un jour, en essayant de produire artificiellement une lumière homogène, il remarque un grand nombre de lignes fixes et obscures dans le spectre de la lumière solaire. William Wollaston avait déjà découvert ces raies, sans jamais approfondir la question de leur origine. John concentre son attention sur toute la largeur du spectre solaire et y découvre plus de trois cents lignes sombres (ci-dessous) qu’il nomme avec des lettres en usage aujourd’hui.
Il poursuit ses travaux sur les arcs électriques et constate que les spectres de la lumière de ces arcs possède des raies brillantes. Il note la correspondance entre une double raie jaune, issue d’un arc électrique et une double raie sombre, du spectre solaire, mais il bute sur l’explication de la provenance de ces raies. Il découvre encore quelques phénomènes optiques et établit des lois de la diffraction, qu’il publie en 1817 à l’Académie des Sciences de Bavière. Nommé conservateur du cabinet de physique de Munich en 1823, il meurt trois ans plus tard des suites d‘une longue maladie. Il est considéré comme le père de la spectrographie.