Johann Elert Bode (1747-1826)

Johann Elert Bode (1747-1826) est un astronome allemand. Directeur de l’Observatoire de Berlin, en 1801, il publie l’atlas Uranographia, dans lequel il donne les positions précises des étoiles et autres objets célestes, sous la forme d’une représentation artistique des constellations. On doit à Bode la découverte la galaxie spirale M81 dans la Grande Ourse, bien que son nom soit surtout connu pour être rattaché à la loi de Titius qui fut renommée loi de Titius-Bode. Le mérite de Bode est d’avoir cherché la planète manquante et d’avoir découvert Cérès, l’astéroïde le plus volumineux de la ceinture principale, située au-delà de l’orbite de Mars. En comblant une lacune, cet astéroïde confirmera la loi. On note également, qu’appliquée aux satellites de Jupiter, elle se vérifie aussi. Vers 1940, le scientifique soviétique Otto Schmidt proposera une nouvelle hypothèse cosmogonique sur la formation de la Terre et des autres planètes du système solaire. Il intègrera à la loi de Titius-Bode une prise en compte de la nature même des satellites, en appliquant une fonction spécifique pour les planètes telluriques et une autre pour les planètes gazeuses.
Après lui, d’autres astronomes et chercheurs tenteront encore d’affiner cette loi. Des théories récentes la justifient  comme définissant une des conséquences de mécanismes de résonance qui favoriseraient, dans certaines régions, la stabilité de zones orbitales, lors de la création des systèmes solaires. On ne peut s’empêcher de penser aux harmonies de Pythagore qui, deux millénaires auparavant, avait pressenti l’existence d’un agencement ordonnée des planètes, répondant aux positions des notes dans la gamme.

Les images ci-dessous, issues d’Uranographia montrent la représentation artistique des constellations que Bode fut un des derniers à produire. En matière de cartographie céleste cet ouvrage marque à la fois la fin et le début d’une époque. Les dessins qui ornent les anciennes cartes disparaissent dans les nouvelles représentations du ciel. Épurées, ces dernières répondent mieux aux besoins pratiques des astronomes, qui n’ont nul besoin d’un esthétisme désuet.

On notera la présence de la constellation du Chat « Félis », crée en 1805 par Jérôme de La Lande. L’atlas de Bode est un des seuls dans lequel elle figure. Cette constellation ne survivra d’ailleurs pas à son illustre inventeur.