Jean Louis Pons (1761-1831)

Jean-Louis Pons (1761-1831) est né à Peyre, dans les Hautes-Alpes. Issu d’une famille très modeste, il n’a pu bénéficié que d’une éducation incomplète. En 1789, il trouve un poste de concierge à l’observatoire astronomique de Marseille, que dirigent alors Saint-Jacques de Silvabelle et Jacques-Joseph Thulis. Les deux astronomes découvrent chez Pons des dispositions qui les incitent à ne plus le considérer comme un employé subalterne et même à l’initier aux rudiments de l’astronomie. Les rapides progrès du jeune Pons lui permettent d’avoir accès au matériel de l’observatoire. C’est dans l’utilisation pratique des instruments que Pons révèle ses talents d’observateur patient et infatigable et surtout son véritable don pour mémoriser la position des objets célestes. Ceux qui l’on connu affirmeront qu’il était parvenu à une telle connaissance du ciel, qu’il pouvait en observer une portion donnée et dire le lendemain, si des changements y étaient intervenus. Le 11 juillet 1801, Pons identifie une comète dont il partage la découverte avec Charles Messier qui l’aperçut le lendemain. L’anecdote veut que cette première de Pons fut la dernière pour Messier. A partir de cette date, Pons découvrira en tout vingt six comètes et en co-découvrira onze, ce qui fera de lui, le premier astronome du genre. En 1813, à la mort de Thulis, il est nommé assistant astronome par décret impérial et, cinq ans plus tard, il devient directeur adjoint de l’observatoire de Marseille. En 1805, il avait découvert une comète qu’il pensa retrouver en 1818. En effet, cette dernière présentait trop de similitudes avec celle de 1805 pour qu’il ne s’agisse pas d’une seule et même comète. Il communique ses conclusions à Olbers qui fait le rapprochement avec des comètes qu’il avait déjà aperçues en 1786 et 1795.

L’astronome allemand Karl Ludwig Encke, s’appuyant sur toutes ces observations parvient à calculer l’orbite de l’objet et à prévoir son retour pour 1822. Mais, il y a un problème, compte tenu de sa trajectoire, il ne sera en principe visible que depuis l’hémisphère sud. L’astronome Charles Rumker qui s’était rendu à Parramatta en Nouvelle Galles (Australie), aperçut son retour, au lieu et à la période prévue par Encke. Bien que découverte par Pons, cette comète porte aujourd’hui le nom de P2/Encke, en hommage au formidable travail fournit par l’astronome Allemand qui avait dû inclure dans ses calculs de trajectoire, déjà fort complexes, les effets de l’attraction de Jupiter lorsque la comète évoluait dans sa  proximité. On notera enfin que Encke nommait cette comète « la comète de Pons », chaque fois qu’il lui était donné d’en parler. Ci-contre, la comète, photographiée le 30 septembre 2003 par l’astronome amateur Mark Hanson. Son diamètre est estimé à 2,5 km. Sa période de 3,28 années est la plus courte de toutes les comètes connues à ce jour.

En 1812, Pons reçoit la médaille d’encouragement de l’Académie des sciences de Marseille. En 1818, suivant les recommandations du Baron von Zach, Marie Louise Joséphine de Bourbon, Duchesse de Lucques, lui confie la direction de son observatoire de Marlia en Italie. En 1821, il reçoit le prix Lalande de l’Académie des sciences de Paris. En 1823, la Royal Society dont il est déjà membre lui remet une médaille d’argent. Pons reste à Marlia jusqu’en 1824. Il y découvre six de « ses » comètes. Au décès de la Duchesse, l’observatoire est fermé et Pons est nommé professeur d’astronomie à l’université de Pise, à la demande du grand Duc de Toscane Léopold II, mais comme la chaire n’existe plus, on lui propose la  Direction de l’Observatoire Royal de Florence (image ci-contre) situé à Arcetri, à peine à une centaine de mètres de la maison natale de Galilée. Vers la fin de sa vie, Pons perdra la vue et se verra contraint de cesser ses observations.