Victor Franz Hess (1883-1964)

Victor Francis Hess, (1883-1964) est né au château Waldstein, prés de Peggau en Autriche. Son père  Vizens Hess était chef forestier de la propriété du prince Oettingen-Wallerstein. A l’âge de dix ans, Victor entre au Gymnasium de Graz où il obtient son diplôme de fin d’études secondaires puis, en 1901, il entre à l’université de Graz où il reste jusqu’en 1905. En 1906, il obtient son baccalauréat avec la mention summa cum laude (très bien) puis, en 1910, il obtient un doctorat de physique. Il effectue un bref passage à l’institut de physique de Vienne, où le professeur Egon Von Schweidler lui enseigne les plus récentes découvertes dans le domaine de radioactivité.  De 1910 à 1920, il est assistant du professeur Stephan Meyer (qui était en relation avec Marie Curie), à l'Institut de Recherche du Radium de l‘Académie des Sciences de Vienne. Entre  1921 et 1923, il bénéficie d’un congé exceptionnel et se rend aux États-Unis, où il occupe le poste de directeur du laboratoire de recherches de la Société Américaine du Radium, qu’il fonde à Orange dans le New-Jersey. Il est également consultant en physique pour le ministère américain des Affaires intérieures (Bureau des mines) de Washington. Depuis déjà une dizaine d’années, on connaissait la radioactivité mise en évidence par Henri Becquerel, à partir d’un échantillon d’uranium. On savait que les éléments radioactifs avaient pour propriété d’émettre des particules et on avait même mis au point un appareil nommé électromètre qui permettait de mesurer le taux de cette radioactivité en un lieu donné. On s’était également rendu compte qu’il existait une présence radioactive permanente, même en dehors de la présence d’éléments radioactifs connus, et on avait pu mesurer par ailleurs que l’intensité de la radioactivité diminuait très rapidement, dés lors qu’on s’éloignait d’un élément radioactif.

Des mesures de la radioactivité « de fond », alors attribuées à la présence d’éléments radioactifs dans le sol, furent effectuées depuis le sommet de la tour Eiffel. Elles firent apparaitre que le signal ne diminuait pas autant qu’il l’aurait dû, au fur et à mesure que l’on s’éloignait du sol. Une hypothèse fut émise par le père jésuite allemand Théodore Wulf qui effectuait ces mesures et pensa que ce rayonnement de fond venait de l’espace. Les résultats des relevés effectués par le père Wulf, diffusés auprès de la communauté des physiciens apparurent sans fondements pour une part d’entre eux. Ce ne fut pas le cas pour Victor Hess qui était convaincu du bon fonctionnement de l’électromètre de Wulf et qui entreprit d’effectuer des mesures similaires, à une plus haute altitude, depuis un ballon. Entre 1911 et 1912, il effectue une dizaine d’ascensions, embarqué dans une nacelle (ci-contre). Il utilise des instruments dérivés de l’électromètre de Wulf et simplement modifiés pour résister au changement de pression atmosphérique et aux fortes chutes de température rencontrées à haute altitude. Lors des ascensions, au fur et à mesure que le ballon montait, le niveau des radiations diminuait moins vite que prévu, comme l’avait décrit le père Wulf. A partir de 700 m d’altitude, l’intensité des rayons se stabilisait jusqu’à 1.500 m, puis se remettait à croitre pour atteindre le double de son intensité vers 5.000 m. Hess n’eut plus aucun doute. Il confirma les prévisions de Wulf et annonça qu’une radiation d’origine inconnue, venant de l’espace, pénétrait dans l’atmosphère terrestre. Cette découverte lui valut le prix Nobel de physique en 1936. L’Allemagne sombrait alors dans le nazisme. Après l’annexion de l’Autriche « Anschluss » en 1938, Hess, connu pour son opposition au parti nazi et marié à une juive, se vit retirer sa pension de chercheur. Une de ses relations l’informa que la gestapo s’apprêtait à l’arrêter. Il eut juste le temps de rejoindre la Suède d’où il s’embarqua pour les États-Unis. En 1944, il obtint la nationalité américaine puis il reçut différentes missions scientifiques, liées à l’étude de la radioactivité et rédigea de nombreux ouvrages. Il mourut à l’âge de quatre-vingt-un ans.