Jan Oort (1900-1992)
Jan Hendrick Oort (1900-1992) est né à Franeker en Hollande. Il est le second fils d’un famille de cinq enfants. Son père, Abraham Hermanus, est directeur d’un établissement psychiatrique et n’a que très peu de temps à consacrer à ses enfants. Jan suit des études secondaires à Leide et obtient son diplôme en 1917. Doué pour les matières scientifiques, il s’inscrit à l’université de Groningen où il a pour professeur Jacobus Kapteyn qui, rapidement, le convainc de s’orienter vers l’étude de l’astronomie.
A partir de 1919, il étudiera la dynamique stellaire. L’année suivante, il part pour Yale aux États-Unis, où il travaille sur la position des étoiles, bien que la structure et la position des galaxies paraissent le motiver davantage. En 1924, de retour en Hollande, il devient assistant de Jacobus Kapteyn à l’observatoire de Leide. En 1926, il obtient un doctorat avec mention exceptionnelle du jury (cum laude).
En 1927, ses travaux d’analyse sur les étoiles lointaines lui permettent de confirmer les hypothèses de Kapteyn, concernant la rotation différentielle de notre galaxie, dont il s’attacha, à partir de 1932, à mesurer la masse, en étudiant les mouvements des étoiles ainsi que leur distribution. A partir de ses premières investigations, il fonde une théorie mathématique sur la structure des galaxies. Il influence fortement son collègue Hendrick C. van de Hult dans ses recherches fructueuses sur le spectre des ondes émises par les nébuleuses, dans des longueurs d’onde radio ultra-courtes (de l’ordre d’une vingtaine de centimètres). Après la fin de la guerre, il fédère une équipe qui construira un premier radiotélescope .
Le but fixé est d’établir une cartographie de la répartition de l’hydrogène au sein de notre galaxie. Les résultats obtenus permettent d’établir la structure spirale de cette dernière, d’en déterminer le centre et les mouvements de nuages gazeux. En 1950, Oort propose une explication de l’origine des comètes, généralement admise aujourd’hui.
Selon lui, il existe entre 40.000 et 100.000 ua de distance du Soleil, une concentration de comètes dont certaines s’échappent parfois pour prendre une orbite dans un plan qui peut être différent de celui de l'écliptique, selon les interactions gravitationnelles qu’elles subissent, dans les zones du ciel où elles se situent. Cette concentration est connue sous le nom de « nuage de Oort ».(schéma ci-contre)
Les résultats encourageants, obtenus avec le radiotélescope, lui permettent de trouver un financement pour la construction d'un second de 25 m de diamètre (ci-contre), à Dwingeloo, qui sera le plus grand télescope du monde, lors de son inauguration en 1956. En 1959, Oort est élu membre de la Royal Society. De 1958 à 1961, il préside l’IAU International Astronomical Union. Oort, dont l’âge de la retraite approche initie un nouveau projet, encore plus ambitieux, qui conduira à la mise en place d’une batterie de quatorze radiotélescopes à Westerbork en Hollande (le WSRT), inaugurés en 1970. L’action de Oort est aussi marqué par son investissement important dans le développement des échanges scientifiques internationaux, dés la fin de la guerre, il veillera à ce que les astronomes allemands puissent reprendre des recherches. Il jouera un rôle décisif dans la construction d’un télescope optique européen au Chili. Après s’être retiré en 1970, il reçut de nombreuses distinctions dont la dernière fut le prix japonais «Kyoto».