Fred Laurence Whipple (1906-2004)
Fred Lawrence Whipple (1906-2004) est né à Red Oak dans l’Iowa. Ses parents sont fermiers. A quinze ans, il quitte sa famille et part pour la Californie. Il étudie alors les mathématiques à l’Occidental Collège puis à l’université de Los Angeles. Encore étudiant, il est un des premiers à avoir calculé l’orbite de Pluton qui venait juste d’être découverte. En 1928, il épouse Dorothy Woods dont il divorce en 1935. En 1931, il obtient son doctorat à Berkeley et rejoint l’équipe de l’observatoire de Harvard. Quelque temps après son arrivée, il développe un système de suivi photographique des météores, permettant de les surveiller simultanément depuis plusieurs lieux d’observation, afin de faciliter la détermination de leur trajectoire. En 1933, il découvre une comète qui porte son nom ainsi qu’un astéroïde. Durant la seconde guerre mondiale, il travaille pour l’armée et étudie des leurres constitués de lamelles d’aluminium pour déjouer la surveillance radar ennemie. Il recevra, à ce titre, un certificat de mérite de la part du président Truman. On lui doit la mise au point d’un bouclier protégeant les engins spatiaux de l’impact des particules. En 1950, Whipple publie un important article dans le Astrophysical Journal, qui remet en cause un paradigme. Il y décrit la composition des noyaux cométaires comme étant un conglomérat de glace majoritairement composé d’eau, puis d’ammoniaque, méthane et dioxyde de carbone, c’est la théorie de la « boule de neige sale ». Il explique, par ailleurs, comment se forme la queue de la comète lorsque ce noyau arrivant à proximité du Soleil se trouve partiellement vaporisé par la chaleur de ce dernier.
De récentes études indiquent que la teneur en eau des noyaux cométaires est moins importante que ne l’avait prévu Whipple. En 1955, il est nommé directeur du Smithonian astrophysical observatory, laboratoire d’étude d’astrophysique de Harvard. Au début des années 1960, ses études sur les météores le conduisent à conclure qu’un grand nombre de ces derniers se trouvaient sur des trajectoires similaires à celles des comètes et que moins de 1% de ceux qui sont visibles à l’œil nu proviennent de l’extérieur du système solaire.
Pour pouvoir suivre ces météores durant le jour, intervalles durant lequel leur suivi visuel ou photographique est impossible, Whipple conçoit un programme de radiodétection. Lors du lancement du premier satellite artificiel soviétique en 1957, un réseau nommé Moon Watch, mis en place par Whipple avec des astronomes amateurs, était déjà opérationnel et permit de suivre l’évolution du Sputnik .
Plus tard, Whipple développe, avec Kenneth Mees de la firme Kodak, un système optique utilisant des caméras à grand champ « Baker Nunn » pour suivre les satellites artificiels. Ce système obtint d’excellents résultats et sa précision était telle qu’il pouvait permettre de mesurer l’effet des variations de forme et de densité de la Terre, sur les trajectoires de ces satellites artificiels. Whipple et ses parents furent reçu à la Maison blanche par le président Kennedy, qui le félicita pour les services rendus à la nation.
Whipple a obtint autant de succès en tant que responsable de grands projets scientifiques qu’en tant que chercheur. Il reçut la médaille d’or de la Royal Society et la médaille Bruce. Amoureux des comètes il fit inscrire "comet" sur la plaque d’immatriculation de son automobile. A l’âge de quatre-vingt-dix ans, il se rendait encore à son bureau en bicyclette. Lorsqu’on l’interrogeait sur sa forme physique, il répondait simplement qu’il suffisait de se lever tôt.