Clyde William Tombaugh (1906-1997)
Clyde William Tombaugh (1906-1997) est né à Streator dans l’Illinois, il est le premier des six enfants d’une famille d’agriculteurs. Il est initié à l’astronomie par un oncle qui possède un télescope. Après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires, il fabrique son propre télescope à l’aide de pièces de récupération d’automobiles et de machines agricoles (ci-contre). Il dessine les planètes qu’il observe et, en 1928, il envoie un ensemble de dessins de Mars et de Jupiter à l’observatoire de Lowell à Flagstaff, afin de recueillir l’avis de véritables astronomes. A cette époque, Vesto Slipher, qui dirige l’observatoire, poursuit les programmes de recherche de la « neuvième planète », initiés par Percival Lowell. Il perçoit en Clyde Tombaugh des qualités d’observateur, doublées d’une évidente capacité à travailler sous des conditions hivernales. En 1929, il lui offre un emploi à l’observatoire. A partir de Janvier, Clyde, recherche la planète, surnommée « planète X ». Il suit une procédure d’observation séparant les séries de prises de vues d’une même zone du ciel par un intervalle de trois à six jours qui doit, en principe, permettre de repérer les objets mobiles. Les conditions climatiques de Flagstaff sont très dures, il arrive même que le froid brise les plaques photographiques constituées d’une lame de verre recouverte d’émulsion photosensible. Après plus d’un an de recherche intensive, Tombaugh utilisant un « comparateur à clignotement » mis au point par Lowell repère, le 18 février 1930, un minuscule point dont les positions changent d’une plaque à l’autre (clichés ci-dessous). Le mois suivant, après maintes vérifications, on annonce la découverte de la planète (Pluton). En 1932, Tombaugh peut entrer à l’université du Kansas. Il y commence ses études mais continue de travailler à l’observatoire durant l’été. Il rencontre Patricia Edson (Patsy) une étudiante en philosophie qu’il épouse en 1934 et qui lui donnera deux enfants, Annette et Alden. En 1939, il obtient son doctorat. Pluton n’était pourtant pas la fameuse « planète x » de Lowell. En effet, ses faibles dimensions ne pouvaient justifier les variations de trajectoire de Neptune et d’Uranus, exploitées pour prédire son existence.
Il passe en vain plus une douzaine d’années à chercher cette planète. En revanche, il découvre un grand nombre d’objets, dont une nova, deux comètes, quatorze astéroïdes, six amas d’étoiles, plusieurs amas de galaxies et un superamas. Il quitte Lowell en 1945 pour enseigner la navigation et développer un système de suivi des fusées et des satellites, au centre d’essai de l’armée à White Sands. Vers 1955, il dirige une mission de localisation de débris orbitaux. Ses recherches ont pour but de s’assurer que les fusées envoyées dans l’espace ne courent pas de risques de collision. En 1956, il fonde le département d’astronomie de l’université du Nouveau Mexique où il enseignera jusqu’en 1970. En 1960, il reçoit un doctorat honorifique de l’université de l’Arizona. Après avoir pris sa retraite en 1973, il donnera de nombreuses conférences à travers les États-Unis et récoltera des fonds pour créer une école. Il aimait plaisanter et était connu pour ses jeux de mots. Il meurt d’une insuffisance cardiaque à l’âge de cent un ans.