Anthony Hewish (1924-)
Anthony Hewish est né en 1924 à Fowey en Cornouaille. Il est le troisième fils d’un banquier. Il fait ses études au King’s College de Taunton, puis il rentre à Cambridge en 1942. Pendant la guerre, il interrompt ses études et entre dans la Royal air force, au laboratoire de recherche en télécommunications. Il travaille sur la mise au point de dispositifs de contre-mesure pour les radars embarqués et collabore également avec Martin Ryle. De retour à Cambridge, Hewish passe sa licence et intègre le département de physique Cavendish Laboratory dirigé par Ryle. Il obtient son doctorat en 1952 et devient chercheur au Gonville and Caius College, l’un des trente et un collèges rattachés à l’université de Cambridge. Il y occupe divers postes, dont celui de professeur de radioastronomie, qu’il conservera de 1971 jusqu’en 1989. Sa décision de travailler dans le domaine de la radioastronomie est née de son expérience acquise pendant la guerre dans le domaine de l’électronique et des antennes, ainsi que d’un cours de Jack Ratcliffe, sur la théorie électromagnétique. Les premiers travaux de Hewish portent sur la scintillation apparente des sources radio. (la scintillation est une fluctuation rapide de la luminosité des étoiles lorsqu'on les observe à l'œil nu. Elle est due au faible éclat des étoiles conjugué aux turbulences atmosphériques). Hewish remarque que l’étude de ce scintillement peut permettre une meilleure connaissance des phénomènes électromagnétiques situés dans l’ionosphère. Pour exploiter ses idées, il met au point la radio-interférométrie, permettant d’effectuer des mesures sur les nuages de plasma dans l'ionosphère et aussi d’évaluer la vitesse des vents dans cette région du ciel. Vers 1965, Hewish obtient des crédits pour construire un champ d’antennes, le Mullard Interplanetary Scintillation Array, où des milliers de dipôles, disposés sur un espace de 16.000 m², captent des signaux qui sont enregistrés automatiquement sur papier, à partir d’un centre de contrôle (ci-dessous à droite).
L’étudiante Jocelyn Bell, qui travaille avec Hewish sur la scintillation des quasars, note un signal très régulier sur un des relevés. Ce signal est constitué de courtes impulsions qui se répètent après quelques secondes (graphe ci-dessous). Après examen avec Hewish, l'origine terrestre du signal est rapidement exclue, car le temps qu'il prenait pour réapparaître correspondait à un jour sidéral et non à un jour solaire. Cette anomalie fut finalement identifiée comme étant une étoile à neutrons en rotation rapide.
Les impulsions émises avec régularité toutes les 1,3373 secondes, excluaient qu’il puisse s’agir d’un autre objet. Un article co-signé par cinq chercheurs rendit cette découverte publique. Le premier signataire de l’article était Anthony Hewish et le second Jocelyn Bell. Leur découverte valut le prix Nobel à Hewish et à Martin Ryle. Fred Hoyle condamnera cette décision excluant celle qui avait, la première, véritablement identifié ce signal provenant d’un nouveau type d’étoile: les pulsars.
En collaboration avec l’Institution Royale, Anthony Hewish a crée une association à Londres, qui a pour but de diffuser le travail des scientifiques auprès d’un large public. Il s’est marié en 1950 et a deux enfants. Son fils est titulaire d’un doctorat de physique et sa fille enseigne les langues.