La LJR (lunette Jean Rösch)

Tout comme le coronographe CLIMSO, la lunette Jean Rösch « LJR » est dédiée au Soleil. Actuellement  elle est utilisée pour l’étude dynamique des mouvements de surface et des champs magnétiques. Les résultats sont obtenus à partir d’une caméra grand champ et d’un spectropolarimètre (illustration ci-contre) qui permet d’analyser les couches supérieures du Soleil (chromosphère). D’autres études sont également conduites à partir de cette lunette comme par exemple la recherche d’une éventuelle corrélation entre les conditions physiques internes du Soleil et son aplatissement physique aux pôles.

La conception de la coupole qui abrite cette lunette est, de par sa structure en forme de tourelle, idéale pour réduire une bonne partie des turbulences locales.
L’instrument est composé d’une lentille de 50 cm de diamètre qui fait converger les rayons lumineux au foyer à partir duquel on peut positionner une caméra ou divers instruments  de mesure.

La lunette couplée à une caméra permet de résoudre des détails de 200km à la surface solaire. Ce qui correspond à l’échelle des structures granulaires de la photosphère.

La photosphère est la couche de gaz visible qui constitue la surface du Soleil ou d'une étoile. C'est la partie visible à l'œil nu (avec un instrument doté des filtres appropriés). 99% de la lumière émise par le Soleil provient de la photosphère qui forme une zone d'environ 500 km d'épaisseur au sein de laquelle la température décroit avec l'altitude, passant de 5500° C sur la zones hautes à environ 3900°C sur la partie basse.
Les structures les plus typiques de la photosphère sont les granules (photo ci-contre). Il s'agit du sommet des cellules convectives engendrées dans la zone de convection. C'est aussi à ce niveau que le champ magnétique généré dans la zone de convection émerge. Bien que ce champ ne soit pas visible, un certain nombre de signatures qui le caractérisent  sont présentes dans la photosphère:
La taille des « tubes » de flux magnétiques avoisine une centaine de kilomètres et leur durée de vie ne dépasse guère quelques minutes.  Ils apparaissent soit isolés entre les granules ou regroupés pour former de très grandes zones (brillantes dans certaines longueurs d'onde) que l’on nomme « facules »
Les taches solaires quant à elles peuvent atteindre des dimensions de plusieurs centaines de milliers de kilomètres et leurs durées de vie peut être de quelques heures à plusieurs semaines.

Les historiens qui se sont penchés sur Jean Rösch décrivent un personnage au "caractère trempé" possédant un autoritarisme marqué mais ayant toujours défendu le Pic du Midi sans relâche et sans aucune critique publique à l'endroit de ses collaborateurs et successeurs. A l'inverse de ses prédécesseurs, qui n'effectuaient que de courts séjours au sommet, il était, en tant que directeur de l'observatoire, très présent et occupait les lieux autant qu'il le pouvait. De ce fait, il a réalisé des observations de qualité qui ont concouru à le faire reconnaître au sein de la communauté scientifique internationale. Jean Rosch avait d'autres talents qui lui ont donné l'occasion de combler une petite lacune héraldique. En effet, l'observatoire du Pic du Midi ne disposait pas de Blason propre. Notre scientifique dessina donc un blason ( ci-contre à gauche) qu'il décrivit lui même : "A la montagne d'argent sur fond d'azur, frappée d'un serpent émeraude, accompagnée au dextre de la croix occitane et au senestre d'un soleil