Aide à la mise au point

La mise au point est primordiale si on veut bénéficier de tous les détails qu’est capable d’offrir un instrument d’observation. S’il est aisé d’effectuer cette mise au point à l’oculaire, il est en revanche plus délicat d’arriver à un bon réglage lorsque l’on utilise un appareil photo reflex (qui ne restitue que très peu de lumière dans son viseur) ou une caméra CCD. Pour palier à ces difficultés, il existe quelques méthodes utilisées par les astronomes amateurs. Les trois méthodes que j’ai testées sont la méthode des « aigrettes » et celles des masques de Hartmann et de Bahtinov.

La méthode des aigrettes est l’application d’une propriété optique appelée diffraction. Pour la mettre en œuvre, il suffit de positionner devant l’instrument, un croisillon venant faire obstruction à la lumière (voir ci-dessus). Sur une étoile, cet accessoire fera apparaitre des branches ou  aigrettes. Ces lignes sont dédoublées (fig.1) si la mise au point n’est pas bonne ou superposées (fig.2) lorsque elle est bien faite. Dans le cas d’objets peu lumineux et si le viseur de l’APN n’est pas suffisant, il est préférable d’effectuer plusieurs photos test jusqu’à obtenir la meilleure aigrette possible. J’utilise généralement les aigrettes pour des mises au point à partir d’étoiles de faible magnitude.

Dérivé du même principe de diffraction, le masque de Hartmann (ci-dessus) se présente sous la forme d’un masque venant partiellement obstruer le passage de lumière. Ce qui génère un dédoublement des images lorsque la MAP est mauvaise et une juxtaposition lorsque la MAP est bonne. ci-dessous trois phases d’une MAP Hartmann sur Mars.

On peut aussi utiliser des masques qui disposent d’autres nombres ou formes de fenêtres, (triangles, rectangles, etc.). Ces points ne sont pas critiques et seul l’usage permet de trouver la variante qui convient le mieux, en fonction du matériel utilisé et de la nature des cibles visées. Le masque de « Bahtinov » (ci-dessus) propose une variante très polyvalente. Ici ce sont trois séries de fentes qui produisent une image comme celle montrée sur les exemples ci-contre. Ce masque convient aux objets de faible luminosité, car il laisse rentrer une plus grande quantité de lumière qu’un masque de Hartmann. La MAP s’effectue en positionnant la raie du milieu, (repérée par la flèche jaune) le plus parfaitement symétrique aux raies latérales.